par Olivier Benizeau
« Les Enchanteuses » le festival des voix de femmes du monde du 6 Mars au 5 Avril
Vendredi 28 et samedi 29 Mars 2014
Le Triton, Les Lilas
Vendredi, en compagnie de l’éditeur et de la rédactrice en chef du journal, j’ai assisté au concert de Paloma PRADAL et Mathias BERCHADSKY (un nom compliqué à retenir, par étonnant que certains l’aient oublié !).
Paloma est une jeune chanteuse de 22 ans, née d’une mère gitane et d’un père d’origine espagnole, artiste connu et reconnu, et petite fille d’un peintre réputé. Elle est aussi l’héritière, dans la lignée paternelle, de la grande culture républicaine espagnole mais aussi du douloureux exil pour fuir le régime franquiste.
Je connaissais seulement de nom cette chanteuse et je l’ai découverte sur scène, au début de ce mois, dans le cadre du festival SOLEART de Jean-Marc PADOVANI, au Studio de l’Ermitage. Je dois dire que j’ai été subjugué par sa voix et l’émotion qui s’en dégage. Ayant eu l’opportunité de lui parler après sa prestation, j’ai ainsi appris qu’elle allait passer au Triton dans le cadre du Festival « Les Enchanteuses » et je lui ai promis que j’y serai.
Ce concert au Triton était l’occasion d’assister à la première du projet en soliste de Paloma PRADAL accompagnée d’un guitariste extrêmement talentueux : Mathias BERCHADSKY.
Paloma a interprété, avec une approche très personnelle, un répertoire portant essentiellement sur le chant traditionnel andalou et contenant également quelques chansons sud-américaines. La voix mature et émouvante de cette artiste m’a littéralement transporté et je n’ai pas été le seul, à commencer par mes accompagnateurs. Un vrai choc musical. Paloma PRADAL a terminé son récital, après un rappel chaleureux du public venu nombreux, par un flamenco de feu.
Nous reparlerons prochainement de cette chanteuse car elle a gentiment accepté de nous accorder un entretien dans nos colonnes.
On ne saurait conclure sans saluer l’immense mérite de Jean-Pierre VIVANTE, Directeur du Triton, et de son équipe d’avoir permis à cette grande artiste en devenir de présenter son premier projet solo. Bravo et merci.
Samedi, c’était la 9ème prestation et la dernière (jusqu’à la prochaine espérons-le) d’Elise CARON et Denis CHOUILLET au Triton depuis Octobre 2013, et intitulée « Nouvelles Antiennes ».
Elise CARON, chant, clavier, guitare, en compagnie de son complice Denis CHOUILLET, piano et fender Rhodes, nous a concocté un concert faisant tantôt sourire, tantôt rire, avec quelques notes de mélancolie sans les larmes qui, elles, ne venaient qu’avec la jubilation exprimée par ce duo magique.
Cela fait près de dix ans qu’Elise CARON dont on doit souligner également le talent de comédienne, est une habituée du Triton et on comprend pourquoi. La dernière fois que je l’ai entendue, c’était dans la même salle, en compagnie de Joëlle LEANDRE, et à cette occasion j’avais été enchanté.
Pourquoi « Antiennes » me demande-t-on ? Au-delà du jeu de mots avec le qualificatif « Nouvelles », on est dans le cas d’Elise CARON plus dans le registre du verset chanté que dans celui du discours répétitif et lassant. C’est évident. Si on s’en tient au sens étymologique la réponse serait dans le mot (petit clin d’œil aux hellénistes).
Si je devais conseiller un album récent d’Elise CARON, ce serait « Bitter Sweets » enregistré avec un autre de ses complices, Edward PERRAUD.
Au final, c’était un concert qu’il ne fallait absolument pas manquer et qui illustre une fois de plus la qualité de la programmation du Triton.