par Olivier Benizeau
Pendant sa semaine de vacance du 10 au 16 Mars 2014
Lorsque j’ai annoncé à la rédaction que je prenais une semaine de vacances, direction Bordeaux, avec une voix « sucrée comme un canelé » on m’a demandé « Tu ne pourrais pas faire une chronique dans le genre « Paris Musiques en vadrouille à Bordeaux ? » Je n’ai osé réponse que pour moi congé signifiait repos.
Quelques jours après mon arrivée dans la capitale de l’Aquitaine, alors que j’avais envoyé un message dans lequel j’informais que je préparais, avec des difficultés pour trouver le ton juste, ma chronique « délocalisée », j’ai reçu pour réponse « Je t’interdis de travailler, tu es en vacances » sans que je comprenne les « raisins de cette colère » comme on dit à Bordeaux (il fallait que je la fasse).
Du coup, ma plume s’est montrée hésitante. Dois-je parler de Jazz ?
Avant de partir, j’avais assisté à un concert éblouissant donné au Triton, le samedi 8 mars, par le trio formé de Sophia DOMANCICH, piano, Joëlle LEANDRE, contrebasse, et Ramon LOPEZ, batterie. Excusez du peu… De quoi partir de bonne humeur en vacances !
Le Jazz à Bordeaux disais-je ? Le désert dans la cité girondine ou presque.
Un seul club, le Comptoir du Jazz. Il se situe dans la partie « mal famée », comme disaient mes aïeux, du quartier Saint Jean, derrière la gare, et il a une programmation musicale qui va du blues à la salsa et autres musiques du monde, en passant bien évidemment par le jazz, traditionnel de préférence. Une salle de concert agréable, avec un bar, dans laquelle j’ai assisté, au milieu d’un parterre d’habitués d’un âge certain (j’avais oublié mon déambulateur !), le jeudi 13 mars, à la prestation d’une chanteuse chicagoan « Granna Louise » ayant une voix tout à fait dans le registre blues et rythm and blues, accompagnée de musiciens locaux dont un excellent guitariste, M. TCHANG (non rien à voir avec Tintin ni avec le Yeti). Le même soir, je l’ai appris malheureusement trop tard, Joshua REDMAN passait à l’Auditorium habituellement réservé à la musique classique et lyrique. Cela a épaté le chroniqueur du quotidien local « Sud-Ouest », c’est dire…
Bonne nouvelle, le Comptoir du Jazz sera épargné par la rénovation du quartier prévue après les élections municipales. En attendant, un conseil, en sortant du club prenez bien la direction du centre-ville, sinon vous risquez, dans l’autre sens, de tomber sur des sorties houleuses des boites de nuit voisines, et plus loin sur le « quart-monde de la prostitution », je ne vous en dis pas plus.
Heureusement pour les habitants de Bordeaux et de sa couronne, il y a un établissement ouvert au jazz et à d’autres musiques. C’est le Rocher de Palmer à CENON qui revendique son appartenance à la SMAC (Scène de Musiques Actuelles) de l’agglomération bordelaise. La diversité de ses activités et de ses actions en fait un lieu culturel incontournable sur la rive droite de la Garonne.
J’y ai assisté, le vendredi 14 mars, à un concert de David KRAKAUER, clarinettiste virtuose, chantre de la nouvelle musique klezmer mêlant tradition ancestrale et influences musicales « groovy ».
N’allez surtout pas me faire dire que Bordeaux est un désert musical. Outre l’Auditorium, inauguré en janvier 2013, cette ville dispose de plusieurs salles consacrées à la musique classique et à l’opéra dont le magnifique Grand Théâtre.
Le rock et l’électro paraissent mieux lotis que le jazz avec des lieux comme le « Rock School Barbey », le « Krakatoa », l’ « I. Boat ». Je ne vous les cite pas tous. Par contre, pour les musiques improvisées et innovantes, c’est quasiment « circulez il n’y a rien à voir ».
On va encore me reprocher de ne pas parler de la « variété ». Rassurez-vous, ce n’est pas le parent pauvre dans la région.
Et en dehors de la musique me direz-vous ?
Pour les amateurs de cinéma d’art et d’essai, je vous conseille d’aller à l’UTOPIA 5, place Camille Julian. Cet établissement multi salles, ouvert en 1999, est installé dans l’ancienne église Saint-Simon. En un mot, SUPERBE. C’est aussi un endroit « alternatif » qui permet de s’informer sur les engagements de l’équipe dirigeante, et aussi du public, dans divers domaines : Droits de l’Homme, écologie, alter mondialisme, politique locale, etc…
Pour finir, je vous épargnerai les commentaires acides que m’inspirent certaines recommandations de « lieux où manger » des guides que j’avais pris la peine d’emporter. Tout ce que je peux dire c’est que je suis convaincu que les « reporters enquêteurs » de ces ouvrages ont un estomac en « béton armé » ». Ce n’est pas possible autrement !
Personnellement, je me risque à vous recommander la pizzeria napolitaine MASANIELLO 10, rue Maucoudinat près de l’UTOPIA. Les propriétaires ont un autre restaurant italien (gastronomie régionale) dans le quartier, « Da Luigi » 23, rue du Pas Saint-Georges. Allez dans l’un ou l’autre sans hésitation.
Sinon, les jours de beau temps, sur les quais, je vous conseille le « Txistu » et sa terrasse pour les grosses faims.
J’allais oublier. Sous l’égide de l’hebdomadaire « L’Express », a été lancé, avec la revue l’Etudiant, un défi Grandes Ecoles. L’établissement « Kedge Business School Bordeaux » est en compétition. Encouragez ses étudiants en leur achetant le numéro spécial de l’Express consacré à cette compétition. Vous voyez, Juliette, j’ai tenu ma promesse d’en parler. Les résultats de ce challenge paraîtront en Avril prochain.
Et c’est déjà le retour à Paris. Bof ! Dis « c’était bien les vacances ? ».
Commentaire de la rédaction : La rédaction remercie son chroniqueur marathonien et réfute au même temps toute accusation d’esclavagisme, d’autant plus que notre Olivier est rentré sain et sauf !